Commémorer ne veut pas dire “célébrer“ mais “se souvenir ensemble“, au bénéfice d’une réflexion collective, pour tirer le meilleur parti des leçons du passé.
Les commémorations sont parfois l'occasion de confusions, d'amalgames, voire de détournements partisans. Il faut reconnaître qu'avec le 8 mai nous sommes particulièrement gâtés.
Deux fois par an, la République nous rappelle à un devoir de commémoration.
Parmi les règles non écrites de cet exercice, il y a l’injonction à repenser cette échéance à la lumière d’une actualité qui vient bousculer bien des certitudes, et nous remet en question.
L'exercice de la démocratie ne va jamais de soi, il exige de nous une ouverture aux autres, une bonne foi dans l’échange, la volonté de dominer intérêts particuliers et ressentiments.
Le 8 mai est l'occasion, pour tout un chacun, de se rappeler quel bien inestimable constitue le fait de vivre en paix, donc d'en mesurer les bienfaits, mais aussi de réfléchir, aux facteurs qui l'ont rendu possible.
La Seconde Guerre mondiale se termine officiellement en Europe le 8 mai 1945, à 23h01, au lendemain de la capitulation sans condition de l'Allemagne nazie, signée le 7 mai à Reims.
Le danger des commémorations, vous le savez, c’est qu’elles risquent de tourner au pur et simple rituel. Il serait très regrettable qu’il en soit de même pour cette journée du 8 mai. Je souhaiterais donc en rappeler ici la portée et les enjeux.
Nous sommes réunis aujourd'hui’hui pour la deuxième fois pour commémorer l’armistice du 8 mai 1945. On voit dans les médias ressortir pour la circonstance les images d’archives de cette guerre.