Discours d'Henri de Latour le 11 novembre 2021

Nous vivons un moment particulier.

A l’approche des élections présidentielles, les tensions, les fractures qui traversent notre société ont favorisé l’émergence de candidatures qui font remonter à la surface des idées nauséabondes. À travers la tentative de réhabilitation du régime de Vichy, ce sont les principes fondateurs de la République qui sont visés.

Ses promoteurs comptent instrumentaliser l’individualisme croissant, le culte de l’argent-roi et de la réussite à tout prix, pour faire passer l’idée que d’anciennes valeurs, de solidarité, de fraternité, et pour tout dire de civisme, seraient désormais frappées d’obsolescence.

C’est pourquoi les journées de mémoire comme celle-ci restent nécessaires, et nous mettent en demeure, nous citoyennes et citoyens, de proclamer notre attachement à ces valeurs, et de rappeler que sans elles nous perdons les fondements de la vie en société et nos projections d’avenir en lien avec les mondes vivants.  

Nous perdrons la possibilité de nous regarder en face.

La Grande Guerre, comme elle est appelée, a été d’une ampleur incroyable. Elle entraîna la mort d’environ dix millions de personnes, civils et militaires ainsi que vingt millions de blessés. Ce fut le premier cataclysme de l’Europe du 20é siècle.

Nous rendons hommage aujourd’hui à toutes les femmes et les hommes qui sont morts lors de la Première Guerre mondiale, mais également lors de toutes celles qui ont suivi.

Tous ces sacrifices ne peuvent rester vains, oubliés ou instrumentalisés dans des rappels mémoriels frelatés. Le lien est toujours aussi vif avec ceux qui se sont battus pour notre liberté. Ce 11 novembre qui nous réunit tous les ans nous rappelle cette histoire essentielle. Ensemble ne baissons jamais la garde, prêts à protéger nos valeurs et notre liberté comme l’ont fait nos anciens. L’oublier relèverait d’une double trahison, la trahison du lien avec ceux à qui nous devons tant, et du lien avec les générations à venir.

Restons unis contre les discours de haine qui séparent.

N’ayons pas peur des mots, sachons leur redonner sens.

Disons le haut et fort :

Vive la République Vive la France.