Aller au contenu principal

Voeux d'Henri de Latour 2012

Cette année est l'année de tous les changements. Tout change autour de nous et on a vraiment l'impression que nos gouvernants n'en ont pas pris conscience : pour le plus grand bonheur des banques et des plus riches, ils persistent à opprimer financièrement les populations ce qui pénalise les dépenses et fait perdre tout espoir de retrouver de la croissance. On s'enlise dans la récession. 

 

Devant cette impuissance des gouvernants face aux financiers, naît un besoin de plus en plus grand de démocratie. On peut le voir au niveau mondial par les révolutions arabes ; le mouvement des Indignés n'est pas en reste et maintenant les Russes eux-mêmes s’y mettent. Ces mobilisations ont toutes un point commun : mettre l'être humain au centre de tous les projets de développements. Ce qui conduit à la chute du système le plus injuste que l'homme pouvait imaginer. 

 

Oui, décidément, le monde change : l'accroissement du Pib n'est plus un projet de société. Le chantier qui s'impose à nous est celui de la transition énergétique, climatique et écologique, avec à la clef l'émergence d'une communauté mondiale, rassemblée dans le désir de bâtir ensemble un nouvel art de vivre.

 

Ne nous laissons pas dire que ce combat contre le libéralisme est perdu d'avance. Ce discours manque par trop de courage; il confond adaptation et résignation. Ce sont ces soi-disant réalistes qui contribuent à détruire la politique en vidant la démocratie de toute substance. Il est probable que les mêmes pensent que résister ne sert à rien. Dissoudre notre identité dans les intérêts de la dette ne nous dessine pas un avenir, bien au contraire, on voit aujourd'hui où ça nous a menés : à la soumission des peuples et à la démission des États.

 

Il y a heureusement quelques îlots de résistance à cette lame de fond. L'exemple de l'Islande est très intéressant et c'est d'ailleurs sans doute pour cette raison qu'on ne nous en parle pas dans les médias : les acteurs de la société civile se sont pris en main en créant un collectif qui a fait naître le ministère des idées. Ils ont décidé le non remboursement de la dette par référendum. La dette en moins, ce pays commence un redressement très intéressant. La Grèce a voulu en faire autant et les grands visionnaires qui nous gouvernent l'en ont empêché.

 

La politique néolibérale se définit par l'élargissement de la logique de marché à tous les domaines, y compris  ceux qui par définition devraient y rester étrangers, comme la santé et l’éducation. On met les hôpitaux en concurrence comme le sont déjà les universités. Cette progression du libéralisme touche aussi la justice et la police. Ce processus insidieux transforme tout en chiffres et en marchandises. 

Cette erreur d'orientation prouve que le temps des Etats touche à sa fin. Le pouvoir en Grèce, en Espagne, en Italie et à la banque européenne, est passé sans élection entre les mains des technocrates formés par Goldman Sachs, banque d’investissement en grande partie responsable de la crise en fabriquant les produits dérivés comme les subprimes et qui sont allés jusqu’à maquiller les comptes de la Grèce !

 

À force de réformes imposées avec brutalité, le pouvoir actuel nous enferme dans ce schéma déshumanisant. On voit bien ce que ça donne : une normalisation, du sud de l'Espagne au nord du Danemark, sans réflexion, sans comprendre que ce qui nous valorise, c'est précisément la prise en compte de nos particularités. En les gommant on nous enlève toute chance de nous développer. Voici ce que dit à ce propos Pierre Chapignac, un de ces économistes capables d'échapper à la pensée unique :

 

«Le nouveau monde ne se construit plus à partir d’une doctrine, d’une vision centrale, d’une explication englobant la totalité du monde. Le nouveau monde se bricole à partir de micro-expériences qui naissent de l’échec des solutions standards, qui émergent à la marge des idées dominantes et qui se déploient dans les interstices du système, dans ses friches sociales, culturelles et économiques » (fin de citation).

 

Nous vivons ensemble une de ces batailles de terrain, une de ces initiatives impulsées au plus près de la réalité locale, en nous mobilisant contre le projet de réforme territoriale.

Nous en avons tiré au moins un bénéfice très appréciable : la rencontre avec des élus de notre département et plus particulièrement de nos territoires. Je pense qu'ils sont les dignes représentants de l'humanité, avec les joies et les déceptions qui l'accompagnent.

Les coups bas, les retournements de veste, les mensonges, les trahisons, on a eu droit à tout. Par bonheur, il y a aussi des gens bien. Il se trouve que beaucoup d'entre eux sont en zone de montagne. Sans doute parce que les enjeux politiciens et les luttes de pouvoir parasitent moins les petites communes.

Je voudrais ici faire l’éloge des élus de la commune de Soudorgues (Christian Pibarot et Jean-Louis Fine) qui n’ont jamais failli à leur parole. Toujours engagés et disponibles, nous avons ensemble lutté pour le meilleur territoire possible. Sans eux les baisses de moral et les déceptions auraient sans doute balayé les idées les meilleures.

 

Heureusement nous avons quelques satisfactions au niveau communal :

Le bilan 2011 n’est pas mauvais :

- La première tranche de la déviation des hlm a été terminée. On va tout faire pour que la deuxième partie se réalise, mais vu les aides que nous pourrons obtenir ce sera très difficile.

- Les ateliers municipaux sont maintenant installés à Rimbal. Nous avons fait là une très bonne acquisition pérenne.

- Les panneaux photovoltaïques sont enfin rentables.

Parlons maintenant des projets pour 2012 :

- Ouverture de la médiathèque début mai. C’est un peu notre arlésienne, je me souviens l’année dernière de vous avoir fait la même annonce. J’espère que cette fois-ci sera la bonne. C’est un travail considérable que nous avions sous-évalué. Heureusement Fabienne Fonty, salariée de la commune à la médiathèque est maintenant installée sur Lasalle et nous apporte toutes ses compétences.

- L’établissement du PLU. Presque dix années auront été nécessaires pour arriver au bout. C’est un travail considérable qui nous a coûté beaucoup d’argent. Ce plan sera présenté à la population au début du printemps. Depuis le début de notre mandat nous avons toujours été ouverts à tous pour en parler.

J’ai deux choses à dire sur ce sujet : d’abord si ce PLU s’avère inadapté, il pourra être modifié sur simple décision du conseil municipal. Libre à chacun, d'autre part,  d'en contester certaines modalités ; mais à ceux qui le dénigrent systématiquement,  et croient trouver là matière à fédérer une opposition, à ceux-là je demande de se souvenir qu'en démocratie la défense des intérêts personnels contre ceux de la collectivité n’a jamais été un bon cheval de bataille.

- Nous étudions pour l’avenir la possibilité de faire une maison médicale pluridisciplinaire attenante à la maison de retraite.

- Nous envisageons également une réfection des fresques de l’église.

 

L’équipe des élus municipaux a pris un grand plaisir à ce travail de gestion, d'organisation, d'imagination que demande la recherche pour toutes et tous, d'une plus grande qualité de vie.

Il m'est agréable de témoigner aussi que tous les employés municipaux ont œuvré dans ce même sens en donnant le meilleur d’eux-mêmes. Je les en remercie ici.

 

Bonne année 2012 !