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Voeux d'Henri de Latour 2019

Nous vivons une époque unique où l’homme est arrivé à une maitrise technologique du vivant jamais égalée et pourtant jamais le sentiment d’incertitude n’a été aussi palpable !

 

Le réchauffement de la planète, avec en corollaire les catastrophes climatiques, devient un horizon proche auquel les politiques du monde entier répondent comme des autruches. J’ajouterai que malheureusement, plus près de nous, beaucoup trop de responsables et d’élus ne prennent pas en compte ces grands défis. Ils continuent à courir derrière un développement économique d’un autre temps qui oppose travail et emploi avec économie verte. Désespérant !

 

Désespérant aussi la montée des populismes, l’arrivée de certains au pouvoir. Salvini en Italie, Orbán en Hongrie, Erdogan en Turquie, Duterte aux Philippines, Bolsonaro au Brésil, Trump aux USA, Andrzej Duda en Pologne, Shinzo Abe au Japon… L’apathie des dirigeants des autres pays pourrait nous faire basculer dans un grand désenchantement. C’est pourquoi nous devons conserver notre énergie pour que nos valeurs et nos fondements politiques ne soient jamais détournés.

 

A l’intérieur de nos frontières, nous prenons conscience que la politique d’austérité menée de longue date ébranle dangereusement la possibilité d’un vivre ensemble, elle menace de saper l’idée même de solidarité entre les régions, les classes sociales et les générations.

On comprend un peu tardivement au sommet de l’État, qu’aucune réforme ne peut se mener sans l’écoute attentive de toutes les couches de notre société. Et comme par enchantement, on redécouvre l’utilité des corps intermédiaires, et notamment le rôle des élus locaux dans la vie démocratique qui irrigue le pays. Les maires qui ont été méprisés, les communes abandonnées, avec la loi Notre qui tente de les faire disparaître, se voient remis au-devant de la scène. Il s’agit de manière opportuniste de trouver aux doléances des réceptacles autres que les seules oreilles du Président.

 

Cette nouvelle classe politique arrivée au pouvoir en 2017 s’est complu dans les maladresses et l’arrogance. Obligée de céder, elle est maintenant en difficulté pour mener à bien les réformes à venir. On nous promet une consultation de grande ampleur. Jouons le jeu sans être dupes en prenant garde de conserver un débat ouvert et respectueux des uns des autres. Soyons prompts à faire barrage aux adeptes de la théorie du complot, aux propagateurs de rumeurs, aux forces antidémocratiques rapides à désigner des boucs émissaires. 

Dernièrement, le mouvement des gilets jaunes, enthousiasmant, transversal, s’est édifié sans structure et sans « chef ». Ce qui en a fait sa force devient aujourd’hui sa faiblesse. Cependant la brèche ainsi ouverte favorise des changements à venir. Mais, il faut rester sur nos gardes. De nombreux opportunistes essaient de profiter de cet espace pour y semer des idées rances et nauséabondes pour des solutions perdues d’avance. Soyons vigilants.

 

Au niveau territorial nous changeons aussi d’époque. Nous ne sommes qu’au début d’une longue et fabuleuse histoire qui reste à construire.

 

Imaginer des projets et des investissements qui tiennent compte de nos particularités : nous n’avons pas de bourg-centre mais des vallées, des villages, des petits territoires qui sont des bassins de vie. Notre développement, si nous le voulons fort et durable, doit intégrer ces contraintes pour en faire un atout.

 

Imaginer un territoire où se répartissent des petites unités de soins où les gestes médicaux restent proches.

 

Imaginer produire de l’énergie en quantité suffisante pour être autonomes. Les avancées technologiques nous permettent de produire de l’électricité de manière rentable.

 

Imaginer un monde dans lequel nous serions libres d’accepter ou de refuser le compteur Linky, libres de ne pas se soumettre à la loi Notre, libres de refuser de perdre les compétences… par exemple, la gestion de l’eau.

Nous avons fait beaucoup d’efforts pour rénover le réseau d’eau potable, et maintenant la loi nous oblige à en céder la gestion à la Communauté de communes après 2020. Mobilisés, nous demeurons résolus à nous battre contre ce hold-up administratif.

 

Au niveau de Lasalle, les travaux de renouvellement de l’éclairage public nous ont fait subir de nombreux désagréments. La première tranche est faite. Je veux vous remercier pour votre patience que je sollicite encore un peu pour la deuxième tranche qui ne concerne plus le centre du village mais les routes adjacentes. L’impact sur la circulation sera moindre.

L’installation d’un transformateur électrique très puissant derrière le parking de la Casta et l’enfouissement des lignes électriques sur la commune nous donneront une régularité et une stabilité inégalées. Dont profitera Soudorgues et les communes de la vallée borgne.

 

Les travaux importants de l’année à venir commencent par la réhabilitation de la Cure et sa transformation en un centre de formation et de création de musique et de cinéma, dans un premier temps. Nous avons lancé la consultation d’entreprises, les travaux commenceront en janvier et dureront jusqu’à la fin de l’année.

Ces travaux s’inscrivent dans la logique d’un développement culturel plus large qu’il s’agisse de création musicale, d’art plastique, de théâtre ou de cinéma.

 

Les deux axes forts — musique et cinéma— sont portés par les associations Vivalto et DOC-Cévennes. Nous avons imaginé une formation qui les relie dont il n’existe jusqu’à maintenant aucun exemple. L’idée est de faire travailler les réalisateurs et les compositeurs ensembles dès la conception du film jusqu’au mixage final. Nous sommes aidés pour la conception et l’écriture de cette pédagogie par Anne Baudry des ateliers Varan, par Pierre-Henri Xuereb de Vivalto et Gilles Alonzo du conservatoire national de Lyon.

 

Je me sens fier du travail de l’équipe que j’anime et reste passionné par ma tâche, alors même qu’à un peu plus d’un an de la fin de notre mandat, s’approche l’heure des bilans.

Sans doute faut-il à cette occasion rappeler à quel point la tâche des maires de petites communes est éprouvante. En France, une vague de démission des maires a secoué le pays avec en moyenne 18 démissions par mois depuis 2014. Plus de la moitié des maires ne se représenteraient pas si les élections se déroulaient aujourd’hui. Les besoins des administrés s’accroissent alors que la commune voit ses moyens décliner. Trop souvent, les élus assistent impuissants à la dissolution de l’intérêt général.

 

Je voulais remercier d’autant plus vivement pour leur dévouement tous les bénévoles qui œuvrent dans les associations, qu’elles soient sportives, d’entraides, culturelles ou festives. Je ne veux en oublier aucune car c’est bien tous les bénévoles que je veux ici remercier. Ils et elles sont les ferments de la vitalité de notre village. Ils et elles contribuent à l’attractivité de notre commune, maintiennent et créent le lien qui consolide notre communauté. Ils et elles offrent non seulement une image très séduisante de notre commune mais aussi et surtout développent une qualité de vie enviée par beaucoup.

 

Laurence Bouchez, « Miss Florentine », nous propose en plus des fleurs des plaisirs vintages et atemporels. Saluons ici cette initiative qui enrichi encore la palette de nos activités.

 

Dans l’expression de ma reconnaissance, je ne saurais oublier le dévouement et l’efficacité des 15 salariés de la commune : ils sont, par leur implication, à la base de la réussite de tous les projets que nous menons ensemble.

J’adresse également notre salut amical aux gendarmes qui veillent sur notre sécurité et contribuent à asseoir localement la présence d’un vrai service public.

Au nom de l’ensemble du conseil municipal, merci donc à toutes, et à tous, et souhaitons-nous une année 2019 à la hauteur de nos espérances !