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Discours de commémoration de l'armistice - 11 novembre 2023

Difficile, très difficile de parler d’armistice et de paix alors que le monde s’embrase. Devant l’horreur nous sommes démunis. L’Homme moderne appelé dès son apparition : Sapiens sapiens ­du latin sapio : « intelligent, prudent, raisonnable » a surpassé toutes les attentes placées dans cette dénomination : C’est la seule espèce au monde qui se détruit en même temps qu’elle détruit tous les êtres vivant sur terre.

En même temps cet Homme moderne qui a inventé la musique, la coopération, la peinture, la science, les cerfs-volants et les réveils matin… a pensé qu’il allait renaitre du chaos en « mieux », en « augmenté ». Hélas nous assistons à une succession de désastres, à la litanie de massacres et de violations du droit comme de la morale : assassinat d’un professeur de lycée guerre en Ukraine, révolution des femmes Iraniennes : tentative d’extermination du peuple Arménien, attaques terroristes du Hamas, réplique israélienne dans la bande de Gaza, … Et cela va sans doute continuer. C’est trop ! Que peut-on faire ? Les mots manquent.

 

En cette journée du 11 novembre, nous commémorons l'Armistice de la Première Guerre mondiale où sont morts des milliers d’hommes. Leur sacrifice a-t-il été vain ? Ce qui nous interpelle ce 11 novembre c’est la dimension proprement incroyable du courage collectif dont les combattants ont fait preuve. 

 

C’est maintenant notre tour. Il est de notre devoir de nous engager dans la construction d’un monde où le lien fait collectif.

A commencer par contrer une économie basée sur la croissance infinie et la consommation effrénée qui nous mène droit dans le mur. Il est urgent de remettre en cause certains aspects de notre modèle économique qui détruit l’atmosphère et la biodiversité.

Notre devoir est aujourd’hui de poursuivre les idéaux de liberté, d'égalité et de fraternité pour lesquels nos ancêtres se sont battus. Cela signifie promouvoir l'égalité des droits, la justice sociale et lutter contre toutes les formes de discrimination et d'injustice. 

 

Au cœur de notre rassemblement aujourd’hui se logent sentiments et souvenirs qui font de l’appartenance à ce territoire une force intérieure. Et c’est justement à cette échelle que peut-être nous avons la possibilité de renverser le cours mortifère de notre époque ?

 

La pire réponse à apporter serait celle de la division. Des gouvernants opportunistes, des nouveaux tenants d’un populisme à courte vue exploitent les peurs et les frustrations des citoyens. L’extrême droite renait partout dans le monde alors que jusqu’à la fin des années 80, elle restait dans l’ombre d’une période de certitudes qui aujourd’hui prend l’eau de toute part. Les lignes de fractures se dessinent chaque jour plus nombreuses, et nous ne pouvons plus ignorer la grande fragilité du moment.

 

Mais nous ne devons pas nous laisser entraîner dans cette spirale destructive. Par la solidarité, la tolérance et le respect mutuel nous devons tourner le dos à l’individualisme forcené et faire émerger les lignes collective de notre maison commune.

 

Nous le savons maintenant grâce aux travaux des historiens : la plupart des combattants ne nourrissaient aucune haine pour ceux d’en face, en qui ils voyaient, en miroir, des semblables, victimes de la même machine à broyer les hommes. 

 

Une grande responsabilité nous incombe, celle de la construction d’un monde qui laisse place à la vie, de tout ce qui le compose et le rend merveilleux.

 

Il est temps, pour nous, de tendre la main à nos voisins, de construire des ponts plutôt que des murs. Le monde que nous laisserons aux générations futures dépend de nos actions d’aujourd'hui. Soyons conscients de notre responsabilité et unissons-nous pour construire un monde meilleur.

 

Vive la République, vive la France.