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Voeux d'Henri de Latour 2017

Nous voilà à nouveau réunis pour entamer une nouvelle année qui portera, j’en suis sûr, son lot de surprises. La mise en scène du monde est presque parfaite, les acteurs gagnent leurs places, battez tambours, sonnez trompettes il ne manque que le son du canon. Si ce n’était grave on pourrait penser à une comédie bien menée.

 

Au niveau planétaire Poutine et Trump vont se liguer contre la Chine sur le dos des Européens, qui eux-mêmes regardent à l’extrême droite, exutoire par où s’épanche la haine de l’autre.

Aujourd’hui les «autres» arrivent par milliers chassés de chez eux par la seule volonté de vivre. Mais ici, en Europe, ces réfugiés servent de support à la peur et à la démagogie, car c’est ainsi qu’aujourd’hui en France le pouvoir se conquiert.

 

Nous allons bientôt avoir des élections avec son cortège de mensonges et la lourde impression qu’on arrive à l’épuisement d’un système. Les représentants du peuple sont discrédités, les grands médias nous abreuvent de vérités invérifiables dont la seule fonction est de faire de l’audience. Les réseaux sociaux révèlent le plus souvent ce qu’il y a de pire en l’homme. Tout le monde joue à se faire peur, comme si la production de clivages et de haine était le seul support à l’expression démocratique.

Tous les candidats à la présidentielle se réclament du peuple en fustigeant les élites et le fameux «système politico-médiatique». Comble de l’ironie ils en font tous parti. Il y en a même qui y sont nés.

Faudrait-il désespérer de notre démocratie représentative ?

 

Ce constat de l’état du monde et de notre pays, nous blesse profondément. L’espoir c’est demain et ici. Il est vrai que demain est une inconnue mais elle doit provoquer l’envie et la joie, pas la peur et la haine.

Comme le dit un proverbe espagnol, demain est souvent le jour le plus chargé de la semaine. Nous avons encore beaucoup à faire.

 

Le périmètre de la communauté de communes est déjà énorme. Il ne s’agit pas pour l’instant de l’agrandir mais cette question sera soulevée d’ici peu. En effet la communauté de communes des Cévennes gangeoises et sumènoises est partagée sur deux départements. Cette situation n’a pas l’air de plaire aux 4 communes gardoises qui frappent à nos portes. Aujourd’hui nous sommes confortés dans notre choix d’avoir adhérer à un territoire rural en zone de montagne. En effet il y a un bel équilibre et une belle solidarité entre nos communes. Ce qui n’aurait pas été le cas si nous avions rejoint l’agglo d’Alès.

Cette situation créé des opportunités. Le 20 octobre à une réunion au Vigan, le préfet nous a annoncé la mise en place d’un Pôle d’Équilibre Territorial et Rural. C’est une association entre deux communautés de communes qui propose des projets sur le territoire. Voyant tout l’intérêt de cette proposition, avec Martin Delord (Président de notre communauté de communes) nous avons réagit assez vite. Puisque deux mois plus tard, le 20 décembre a été signé en préfecture le premier contrat de ruralité du Gard. Les signataires sont, l’État, la région, le département et la caisse des dépôts et, bien sûr les deux communautés de communes qui le mettront en œuvre, Causse Aigoual Cévennes Terres solidaires et le Pays Viganais. Ce contrat de ruralité concerne d’une part, la partie Nord de ce territoire avec le développement du météo-site de l’Aigoual et de l’autre au Sud sur la commune de Lasalle en réhabilitant l’immeuble de la cure en centre de production, de formation et de création artistique. Ainsi se trouve confirmée l’importance de la culture pour le développement de notre commune. Et le fait que la communauté de communes soit le maître d’œuvre de ce projet, me permet de dire encore la chance que nous avons d’appartenir à ce territoire.

 

Forgée au cours de son histoire, l’image de notre village est forte. Nous remercions ici les associations porteuses des 250 manifestations qui ont lieues dans l’année dont quelques unes sont d’une portée internationale.

La vie associative de notre village continue de s’enrichir avec la naissance d’Even dont un des objectifs est la création d’un Groupement d’Entraide Mutuelle. C’est une structure qui a vocation à être autogérée par un collectif d’usagers, pour y trouver la force de surmonter les obstacles dus à la maladie et au handicap. Parallèlement, l’association entend provoquer la rencontre à la faveur d'événements artistiques et festifs. Nous leurs souhaitons de réussir dans leur entreprise.

 

La vie de notre mairie s’est trouvée bouleversée cette année avec beaucoup d’absences pour cause de santé.

 

- Pascale GIRAL est en maladie depuis le 29 janvier dernier et Sylvie MORALES en maladie depuis novembre 2015. Elles ont été remplacées par du personnel auxiliaire dès le début de leur arrêt ce qui a entrainé une réorganisation du service "école, cantine, accueil périscolaire" mais a permis d'assurer la continuité du service sans trop de trouble. Nous leur souhaitons un prompt rétablissement. Nous pensons à elles et à ceux qui les accompagnent.

 

- Christine DILLINGER : a été arrêtée pour 4 mois en mai puis elle est de nouveau en arrêt depuis le 3 novembre 2016.

 

- Edmond JULIEN est en arrêt depuis le 28 septembre.

 

Depuis mai nous avions pris un retard dans nos tâches administratives qui s’est aggravé en septembre avec l’absence d’Edmond. Nous avions trois piliers pour gérer l’administration de la commune, deux ne sont temporairement plus là.

Heureusement nous voyons enfin le bout du chemin avec l’embauche de Clément Sirantoine le 1er décembre pour remplacer Christine et Edmond. Il est titulaire du concours d'adjoint administratif. Vous le rencontrerez sûrement et vous pourrez constater qu’il est sympathique et compétent. Mais l’arrivée de Clément n’est pas suffisante pour rattraper le retard. Nous avons aussi embauché deux emplois aidés, Jennifer Poudevigne et Annelise Herbster. Actuellement pour gérer et administrer la commune nous avons trois équivalents temps plein et demi alors que nous devrions en avoir 4.

 

Nous attendons impatiemment le retour de Christine et d’Edmond. Nous les accompagnons par nos pensées, dans cette épreuve qui est vécue comme une véritable injustice. Leur connaissance du terrain, de la population et leur sympathie nous manquent.

 

Nous avons aussi, bien heureusement, des employés qui se portent bien et je profite de ce moment pour les remercier pour leur travail qui profite à toute la communauté.

 

Chaque année notre village évolue, subit des transformations pas toujours visibles.

 

De manière à accueillir un poste transformateur électrique qui distribuera l’électricité aux communes de l’ancien canton, à St Jean du Gard et à la vallée borgne, nous avons aménagé le terrain communal derrière la Casta (l’ancienne coopérative castaneïcole). Une partie de cette parcelle est devenue un parking d’entrée de village accessible depuis la route. La vente du terrain à EDF couvre les dépenses en totalité.

 

L’érosion due aux inondations et au courant de la rivière a usé les piliers du Pont Noyé. Ils ne supportaient plus le tablier. Il a fallu les consolider. Ça ne se voit pas beaucoup mais c’était vraiment un gros chantier. Les piliers s’enfoncent maintenant à six mètres sous la rivière. C’est du solide.

L’adduction d’eau potable rive droite a aussi été un autre gros chantier. Cela faisait 60 ans que les habitants l’attendaient.

 

Encouragés et conseillés par le Parc National des Cévennes, nous avons avec Alain Serre élaboré un projet d’extinction des luminaires publics. Nous participerons ainsi à la création d’une Réserve Internationale de Ciel Etoilé (RICE) grâce à une gestion économe de l’éclairage public. Pour ce qui nous concerne : actuellement nous dépensons 30 000€/an en consommation et maintenance du réseau, à l’avenir cela ne devrait pas coûter plus de 5 000€/an.

 

J’ai commencé ce discours en dressant un tableau assez noir pour l’année 2017. Mais nous pouvons ne pas gaspiller cette année. Ici, dans notre village nous pouvons montrer au monde entier que nous avons l’énergie et l’inspiration pour vouloir vivre dans la continuité de notre histoire, celle du respect de l’autre qui nous permet de vivre ensemble. Ceci peut paraître un peu utopiste ou «bien pensant» comme si de bien penser était un défaut. Nous devons entrer en résistance contre ce monde où tout est technique et performance où tout répond à la logique de l’utile, du rentable, où tout se paie non seulement en argent, mais plus encore en liberté et en vie. Des combats comme celui-là transcendent les clivages. Ils nous motivent, nous élus municipaux, à donner de notre temps et de notre énergie persuadés que nous contribuons à ce combat pour proposer autre chose contre ce monde aux mains des malins, des puissants et des tyrans.

 

Je vous souhaite à toutes et à tous une bonne et heureuse année.