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Voeux d'Henri de Latour 2015

Pour prendre en compte la situation qui est la nôtre au seuil de cette année nouvelle, il faut bien évoquer un phénomène d’une ampleur croissante. Phénomène qui affecte durement la tâche des élus communaux : je veux parler du désengagement massif des services publics.

Les hommes de terrain ne sont pas en cause. J’en prendrai pour exemple notre gendarmerie que nous saluons pour la qualité du service rendu. Au nom de tous les Lasallois, je remercie le major Canonge et sa brigade pour l’écoute et la réactivité dont ils ont fait preuve, au plus près des attentes de notre population.

Cela est d’autant plus méritoire qu’ils ont aussi en charge le poste de Saint André de Valborgne, où ne reste désormais plus qu’un seul gendarme attitré. Ils peuvent aussi être appelés à apporter leur concours aux unités voisines, comme récemment à Saint Hippolyte du Fort.

Le problème vient d’en haut, de la superstructure technocratique qui s’emploie, de plus en plus, à dicter sa loi.

C’est ainsi que les maires du canton et les syndicats représentatifs des Finances Publiques du département ont dû se mobiliser pour conserver la trésorerie à Lasalle.

Dans une lettre adressée à Monsieur Pierre Juanchich, directeur départemental des finances publiques, nous avons dénoncé les faux semblants d’un redéploiement imputable à la dématérialisation informatique. Nous savons que nous en serions, tant au niveau des collectivités locales qu’à l’échelle des personnes, les grands perdants. Nous avons donc conclu notre courrier en soulignant que notre souci de préserver les services publics en milieu rural et plus généralement la vie dans nos villages, nous contraint à refuser globalement les propositions qui nous ont été faites.

 

Pour ce qui concerne la maison de retraite (aujourd’hui publique) nous avons eu confirmation par le directeur, lors d’un Conseil d’Administration extraordinaire, qu’un resserrement des missions le conduit à s’intéresser uniquement à ce qu’il appelle « le cœur du métier », c’est à dire à l’hébergement des personnes âgées. Nous avons déjà subi deux licenciements dus à la suppression de la cantine scolaire et du portage des repas à domicile. Selon ce même directeur, la gestion administrative ne se fera plus sur place car elle sera, elle aussi, bientôt « dématérialisée » ; les moyens dévolus à la blanchisserie et à la restauration seront drastiquement réduits. Nous avons le sentiment d’un beau gâchis, et d’une très grande injustice, car rien ne vient étayer l’idée que la maison de retraite serait en difficulté. Bien au contraire, les comptes sont en équilibre, au point de permettre le rachat du bâtiment aux HLM du Gard.

 

Nous pourrions nous borner à souligner le caractère incompréhensible de cette situation. Mais si nous prenons le temps de la réflexion, quelques évidences très dérangeantes se font jour.

Constatons d’abord que ceux qui appliquent une telle politique ne sont que les courroies de transmission d’un système qui les dépasse, avant de les broyer eux-mêmes.

Naguère encore, nous étions nombreux à croire que pour faire front à ce système, il suffisait de se regrouper sous certaines bannières idéologiques. Le problème avec l’idéologie est qu’elle fait écran entre la pensée et le cœur.

 

Comme beaucoup d’entre vous, je me souviens qu’en 2008 une part d’espoir accompagnait les craintes que portait la crise financière. On pouvait alors penser qu’on assistait à la lente agonie du système. On avait tort. Nous ne vivons pas une crise du capitalisme mais au triomphe du capitalisme de crise. La crise est désormais présente à demeure, permanente, catastrophe durable qui laisse libres d’agir à leur guise ceux qui nous gouvernent.

Par la grâce d’un chômage de masse, tout leur est désormais facile, du détricotage de la sécurité sociale à la compression des salaires ; tout profite aux plus riches, qui se gavent comme jamais. Les banquiers qui devraient être en prison pour faillite frauduleuse n’ont jamais été aussi bien payés.

En adoptant la gestion de crise comme technique de gouvernement, on a substitué au culte du progrès le chantage à la catastrophe. Entretenir un effroi sans fin pour une fin effroyable.

 

Les médias, pour la plupart, jouent ce jeu en nous saturant d’un fouillis de nouvelles indifféremment alarmantes ou scandaleuses.

Rejetés sans trêve de l’euphorie à l’hébétude et de l’hébétude à l’euphorie, nous compensons notre absence au monde par la jouissance de toute une quincaillerie technologique. Elle fait écran avec la réalité d’un monde que nous risquons de rendre inhabitable. Chaque marée noire, chaque extinction d’espèce est une image de nos âmes en lambeaux. Car ce capitalisme de crise ne peut atteindre ses objectifs qu’au prix d’un enchaînement sans fin de déprédations écologiques. Une décomposition interminable qui achève de rendre ce monde inhabitable.

 

Fort heureusement, nous ne baissons pas les bras. Nous avons la chance de compter au nombre de ceux à qui il est donné de pouvoir résister. À Lasalle nous bénéficions d’une identité façonnée au cours des siècles, sans cesse enrichie d’apports nouveaux, avec pour constante la volonté tenace de faire pièce aux abus du pouvoir central aujourd’hui soumis aux lobbies, communiant dans l’idolâtrie du chiffre et de la rentabilité à court terme.

Nous avons cette chance, nous avons ce devoir. Nous nous devons de prendre notre part de ce combat. Il est temps d'exprimer haut et fort une autre vision de l'organisation territoriale qui ne mette pas au rancard cette démocratie de proximité qu’incarne la commune.

La voie que nous avons choisie est de continuer à creuser le sillon de la qualité de vie à travers le lien social développé par la vitalité associative.

Nous pensons en effet que la qualité de vie ne se calcule pas à l’aune des richesses ou du confort matériel mais tient au bonheur de vivre ensemble.  Nous vivons mieux lorsque nous connaissons notre voisin. Nous vivons mieux lorsque dans la rue nous faisons la bise à ceux que nous croisons. Nous vivons mieux en parlant, en échangeant des idées. Mais, revers de la médaille, il en est qui se complaisent à jouer avec les rumeurs au contenu délétère.

Etre exposée à de telles attaques, c’est le lot de toute initiative publique. Mais il m’arrive de regretter que ceux qui ont raconté des contre-vérités ne soient pas instantanément foudroyés lorsque celles-ci s’avèrent être des mensonges. Il en est de particulièrement stupides, et plus mal venues encore lorsqu’elles visent des personnes qui essaient de faire au mieux pour notre commune. Je pense particulièrement à Sébastien Béchard. Son investissement à l’usine Paulhan est très important. D’ici l’été il aura aménagé le rez-de-chaussée et le toit en faisant travailler des entreprises locales. Le chantier est d’une telle ampleur qu’il se donne deux ans pour le finir. Le siège social de son entreprise est à Lasalle depuis le 1er janvier. Il a embauché quatre Lasallois. Il ouvre son bâtiment à l’accueil d’entreprises. Dès le 15 août CévenHitech aura  60m2 pour accueillir des sessions de formation à l’informatique pour 12 personnes chacune.

Faire courir des mensonges pour tenter de lui nuire reste, pour moi, complétement incompréhensible. C’est se tirer une balle dans le pied.

 

Il  convient au contraire de nous féliciter de la bonne exécution de tels projets, au nombre desquels je saluerai le prochain achèvement de la maison de santé pluri-professionnelle, qui sera sans doute un des fleurons de notre mandat. Il est prévu qu’elle soit terminée fin juin. Je me dois de remercier, pour son concours décisif, la  RPSSL, l’association qui regroupe les professionnels de santé de Lasalle, avec à sa tête Irène Lafont sans qui ce projet n’aurait pu voir le jour.

Vous avez pu constater que le réseau électrique va en s’améliorant avec l’enfouissement des lignes au Cap de Ville, et bientôt (vers 2016), un transformateur verra le jour derrière l’ancienne Casta, ce qui nous garantira stabilité et puissance. Je me dois de remercier ERDF qui entreprend ces travaux à sa charge.

La liste des travaux est encore longue, terminer la déviation, réparer ce qui a été endommagé par les pluies torrentielles, se préparer à amener l’eau rive droite.

Enfin n’oublions pas toutes celles et ceux qui contribuent à notre dynamisme et notre bien être, au premier desquels il faut mettre l’ensemble des enseignants et personnel communal qui œuvrent à la bonne marche de nos écoles, et toutes les associations dont nous avons déjà dit, plus haut, à quel point leur action est vitale pour nous tous.

C’est donc aussi avec un très grand plaisir que je remercie l’ensemble des employés de la commune, car quelles que soient les circonstances, ils sont toujours disponibles pour rendre les services qui nous simplifient l’existence et contribuent ainsi à cette qualité de vie dont nous nous prévalons.

Je terminerai en exprimant ma reconnaissance aux élus de mon équipe, qui dans leur très grande majorité m’apportent un concours aussi chaleureux qu’efficace : merci, mes amis, merci pour le partage de cette belle aventure.